De fleurs et de ciel

L'homme aime l'informatique, il en a même fait son métier. Alors voilà, l'idée lui est venue de transférer nos histoires sur un nouveau blog (quoi ? encore ? oui, encore) qui me permettrait, ô joie, ô bonheur, de rapatrier l'ancien et l'actuel.
Alors voilà, la suite (et le reste), c'est là :
P'tites histoires
(oui, j'en ai profité pour reprendre l'ancien titre, que j'aimais bien en fait)

Et surtout n'hésitez pas à laisser des commentaires (NDLR: là bas) ! c'est agréable de savoir qu'on n'écrit pas dans le vide du cyber espace ! ;-)

Lundi matin, donc, début de l'adaptation de Céleste au jardin maternel : elle est arrivée intéressée, elle a visité l'endroit, ça lui a plu ! On y a passé une petite heure ensemble.
Mardi matin, elle est arrivée toute guillerette, mais là, il fallait que maman s'en aille… Enorme chagrin quand je suis partie, mais ensuite elle a visité à nouveau l'endroit, s'est installée dans le coin lecture et ça allait mieux.
Mercredi matin (l'emp'reur, sa femme et le p'tit prince-eu… ah non) : arrivée toute guillerette, au-revoir maman-coucou par la fenêtre ; quand je suis revenue la chercher, elle jouait à la dînette avec une copine et refusait catégoriquement de partir ! :-D J'ai fini par emmener dans mes bras une furie qui se débattait :-D mais qui, calmée dès qu'on est sorties, m'a montrée la cour et les tricycles en faisant d'amples commentaires dans son langage "hin-hin" : c'est SON jardin maternel A ELLE.

…disait ma grand-mère.
J'ai manifestement été conçue sans tête, donc je vais faire marcher mes jambes à un rythme soutenu aujourd'hui.
Hier, dimanche, dans l'après-midi, une pensée vagabonde est venue me titiller, à la lisière de la prise de conscience…

Mais au fait, c'est demain que ça commence, l'adaptation de Céleste au jardin d'enfants !!!!

Hé ben c'est une chance que je l'aie noté, hein, j'aurais été capable de rater la première séance comme ue fleur…

Suivie d'une 2e pensée, déboulant à la suite de la première et forçant le passage comme une sagouine :

Mais au fait, et Gabriel, j'en fais quoi pendant ce temps-là ??!!

Passée la panique première, j'ai trouvé une copine pour le garder (merci Véro !).

Ouf, le soulagement m'a alors inondée telle une pluie bienfaisante.

Jusqu'au soir, où soudain, une 3e pensée a fait irruption, ayant enfin retrouvé ses deux copines :

Meeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerde, le bcg !!!!!!!!!!!!!!!!!!

Ah oui hein, on croirait pas que j'ai eu deux mois pour y penser, à celui-là… Pas d'intégration en garde collective sans la précieuse piqûre !
Bon, je vais donc devoir courir chez le médecin si possible avant 14h30, pourvu qu'il soit rentré de vacances !

J'espère que je vais penser à emmener les enfants à l'école lundi…

L'autre jour, l'homme a rapporté à la maison un p'tit truc extra : le jeu Cars pour PSII…

Gabriel est devenu un pro de la PSII en moins de temps qu'il en faut pour le dire ! ;-)

Voilà notre pilote professionnel en pleine action :

(c'est sa sœur qui va être furax quand elle va devoir mettre les bouchées doubles pour le rattraper, en rentrant de vacances…)

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les fauteuils de bureau, en général, c'est laid. D'ailleurs je peux enlever le "en général". C'est vraiment le truc purement fonctionnel qui, quels que soient les efforts des designers, ne peut rien évoquer d'autre que la chaise de secrétaire dans son open-space ou le fauteuil en cuir du patron.

Dans un salon, il y a de quoi pleurer.
Et on a beau avoir un grand appartement maintenant, le bureau à part, c'est encore un rêve inaccessible.

Mais l'homme est bricoleur…
Et il a réalisé notre rêve d'avoir des fauteuils de bureau qui passent au salon sans rougir !
Enfin si, ils sont rouges, c'est un fait.

Ils viennent de Fly, l'homme leur a greffé des roulettes. Alors certes, ils ne s'inclinent pas, mais franchement c'est un détail dont on se passe, et en fait ils sont plus confortables que nos anciens fauteuils de bureau !

On ne va plus décoller de là, c'est malin !

Même si elle ne parle pas beaucoup, elle comprend tout cette petite.

-Il est où papa ?
Doigt pointé sur papa. Grand sourire. Bien, un point.

- Elle est où maman ?
Doigt pointé sur maman. Grand sourire.

- Il est où Gabriel ?
Doigt pointé sur Gabriel. Grand sourire.

- Elle est où Iris ?
Doigt agité dans le vague. Iris est en vacances. Bien vu.

- Elle est où Céleste ?
Doigt pointé sur elle-même, bravo !

- Elle est où la crapulichounette ?
Doigt pointé sur elle-même avec un grand sourire ravi de bébé qui vient de déclencher une averse de bisous.

- Elle est où la crapule ?
Pareil.
Rooooo, va falloir songer à surveiller notre vocabulaire.

L'avantage avec un enfant pas du tout précoce, c'est qu'on a tout le temps de s'apercevoir de ses premiers mots :-D

Il y a d'abord eu l'essentiel : maman (signifiait au choix : "moi aussi j'en veux", "j'en veux encore", "et moi et moi et moi !", "maman")

Puis l'essentiel : non (signifie non)

Et pendant longtemps, ce fut tout. Cette enfant est douée d'une étonnante expressivité et parvient à se faire comprendre quasiment dans toutes les situations à l'aide des syllabes "hin-hin" et de son index. Aaaaah, son index, comme dit sa grand-mère, elle serait très handicapée si elle en était privée !
Mais elle semble récemment se décider à enrichir son vocabulaire :

papa : mot connu depuis longtemps mais utilisé avec la plus grande parcimonie : cette enfant sait doser ses effets, figurez-vous ! plus c'est rare, plus c'est bon. Ou bien elle n'était pas très physionomiste… Mais elle semble désormais décidée à nommer son père quand elle le voit, on progresse.

coucou : oui bon, rigoler c'est bien mais peut-on appeler ça un mot utile ?

encore : encore un mot essentiel, dont la prononciation se précise de jour en jour !

Viens : grande découverte, l'impératif ! Mot magique qui provoque l'arrivée de maman beaucoup plus efficacement que le simple "maman !", un peu usé il faut bien le dire (pas de chance, ça, d'avoir une maman d'occasion…). Il faut voir l'air ravi et fier comme un bar-tabac de la petite fille qui articule enfin son "maman ! yeeeeeens !" et qui voit que ça marche !

Prévisions pour l'automne : grands progrès attendus, l'enfant semblant avoir trouvé le starter, avec future influence probable de la plongée en milieu non familier, à savoir le jardin maternel…

Si je devais trouver un mot pour résumer mon état d'esprit en cette maussade fin août, ce serait celui-là.

Il fait moche et froid.
(on a un beau mois d'octobre cela dit)

Je suis rentrée de vacances alors que j'aurais pu y rester, et un appartement parisien, ça ne vaut pas une maison à la campagne ou au bord de la mer.

Je reprend le travail bientôt.

En plus je change de poste et je ne sais pas ce qui m'attend. Je croyais être à nouveau affectée pour l'année à mon ancien poste, mais non, je serai remplaçante. Et le descriptif envoyé par le rectorat laisse planer pas mal d'ambiguités sur ce qui m'attend. Ça me déprime, j'espérais une année tranquille pour ma reprise. Je déteste ne pas savoir ce qui va m'arriver, surtout quand ça risque de ne pas être agréable.

Du coup je ne pense qu'à ça et je n'ai envie de rien faire.

Surtout pas le ménage.

Vivement juillet 2007 !

Donc j'ai décidé de terminer, enfin, de repeindre la cuisine de la Grande Maison, qui attendait ça depuis deux ans. Par la même occasion, j'ai tâté, pour la première fois de ma vie (et pas la dernière, comme c'est parti…) du plâtre et de l'enduit.
J'aime bien.

Ça vaut mieux.

Rentrés depuis avant-hier, le pauvre Gabriel se lamente en boucle : "ze m'embêêêêêête !!!!!". Sainte Mère Courage a donc emmené les deux enfants qui lui restent, ce matin, au Playmobil Fun Park, dans la riante contrée de Fresnes.
Le PFP, pour faire court, c'est une idée du paradis selon un enfant de moins de, disons, 12 ans (au pif) : un immense entrepôt meublé de décors géants en plastique et rempli de playmobils par milliers, tous à disposition, par rangées de châteux-forts, de maisons traditionnelles ou modernes, de tipis, de boutiques, de fermes et de zoos, de chantiers ou de bateaux pirates, avec des caisses d'accessoires où puiser.
Pour le parent qui a oublié son livre, c'est un genre de purgatoire bruyant. Où on est mal nourri de surcroît, mais on n'est pas venus pour la gastronomie, soit.
Cela dit, le paradis a parfois un goût amer : à notre arrivée, surprise, l'organisation des lieux a changé depuis la dernière fois, et l'immense circuit de train a dû plier bagage devant l'invasion de la mode pirates. Quand le fiston est fanatique de trains et se fout des pirates comme de l'an quarante, on est tristes. Bon, il se rabat sur les engins de chantier mais ciel ! un malotru joue déjà avec les camions convoités ! Passé la période de bouderie, Mère Courage tente de récupérer un camion identique en rassemblant des morceaux épars, mais c'est un échec. Heureusement, le malotru finit par lâcher son butin, vite ! fonce !
Suit un long moment de bonheur pendant lequel fiston manipule ses engins sous l'œil intéressé de sa petite sœur. Mais pendant que je fais la queue au snack, je le vois de nouveau prostré, hé oui, il s'est fait piquer le camion de ses rêves. La vie est dure avec les doux.
L'horizon s'éclaire avec le menu enfant : un album de coloriage est fourni avec ! La mère entend alors cette phrase bénie : "on rentre à la maison ?" Oui, il faut le savoir, l'enfant nanti d'un album de coloriages (et de points à relier ! et de labyrinthe !) en oublie tout le reste et n'a plus qu'une hâte : retrouver son bureau et ses feutres.
Finalement, avec sa sœur, il a encore joué au train au coin des petits, et puis ils ont chacun gagné un t-shirt kitch en ressortant par la boutique, parce que leur mère est faible et les concepteurs de la boutique en sortie de parc très forts.

Maintenant il va falloir encore meubler deux semaines avant la rentrée.

En attendant mieux, les vacances, ça fatigue :

Ayé on est presque partis… Retour des tranches de vie après le 20 août !

Enfin j'ai fini par remplacer l'assise déchirée de la poussette des poupées, Céleste me faisait vraiment pitié à promener ses bébés installés directement sur le châssis…

(tissu Ikéa)

Iris joue sur mon ordinateur, Gabriel trépigne à côté. Puis, en désespoir de cause, il vient me trouver :
- maman ! Iris elle veut pas me laisser la place !
- de toute façon il est l'heure d'arrêter, il faut aller vous laver les dents et vous coucher, alors va dire à Iris de fermer l'ordinateur.
…
- Iris ! maman elle a dit que c'est mon tour maintenant !

Le même patron Burda que la salopette en vichy bleu, j'en suis au 3e modèle. Cette fois, pas de patte nouée en bas des jambes, j'ai élastiqué presque tout le tour de cuisse et ça suffit bien.
LE vêtement d'été idéal qui fait le bébé à l'aise et heureux !
Pour l'automne, je la lui ferai à jambes longues, mais peut-être avec des scratchs pour fermer les épaules, elle pourra les enlever elle-même.

Une surprise…

Même quand c'est la baignoire de la poupée…

Iris, comme tous les élèves de sa classe, a eu un diplôme aujourd'hui :

Chacun a eu son titre de gloire : "la plus bavarde", "le meilleur plongeur", "le gigoteur", "le plus serviable", etc.
Franchement, ça me laisse dubitative…
S'agit-il d'une volonté naïve de faire plaisir à tout le monde avec un bout de papier, façon l'école des fans ?
D'un désir de faire de l'humour en imaginant que les enfants vont en rire aussi ?
Ou d'une ignorance d'un fait pourtant bien connu en psychologie, qu'une personne a toujours tendance à se conformer aux jugements émis sur elle ? Merci pour la bavarde et le gigoteur, entre autres…
Bref, je ne suis pas persuadée de l'intérêt de la chose…

Toujours de Gabriel, ce soir, pendant la lecture de l'histoire, alors que Céleste se jette sur mon ventre et me colle un bisou :
- alors Céleste ? tu veux faire un câlin à mon ventre ? tu sais, c'est là que tu étais cachée avant de naître…
(tête interloquée de Gabriel)
- et toi aussi Gabriel, tu étais là avant de naître… mais pas en même temps ! d'abord toi, puis ensuite Céleste…
- ah oui ! et puis avant moi, y avait Iris, et puis avant, d'abord, papa ! et puis Iris et puis moi et puis Céleste !
- (mère perplexe) heuuuuuuu non, pas papa, non (fou rire contenu), c'est le papa et la maman qui font les bébés ensemble, le papa n'est pas le bébé de la maman (quoique ?)

Gabriel, allongé sur le sol de la salle d'attente de l'orthophoniste :
- Maman ?
- oui ?
- maman, quand tu seras une mamie…
- oui ?
- quand tu seras une mamie, hé ben…
- oui ?
- …
- …
- ça sera qui, notre maman ?